L’archive, lorsqu’elle est convoquée, se lit, se comprend, se vit toujours au présent, c’est une injonction à déterminer notre place. Certains ferment les yeux, d’autres s’indignent, résignés, et quelques-uns tentent d’être acteurs du monde, de penser qu’il peut être différent. L’histoire devient alors, vivante, un élément pour écrire l’histoire des hommes mais en premier chef, sa propre histoire. C’est sur ce chemin que nous avons tenté d’emmener les stagiaires de la prison des Baumettes. Les histoires individuelles nous font rencontrer des hommes sensibles et pudiques, en questionnement sur leurs difficultés à gérer l’oubli à partir de la prison. Qu’il soit trou de mémoire ou amnésie volontaire, le passé devient un inconnu dont on ne parle plus, dont on n’est pas fier, dont on se sent exclu et qui nous hante