Dans les années 60-70, la plupart des cafés fréquentés par les travailleurs immigrés diffusaient l’ancêtre des clips : « des scopitones ». Produits en France, ils étaient interprétés par des artistes, immigrés eux aussi. Les chansons évoquaient la vie des immigrés et les difficultés de l’exil.
Dans les années 60-70, la plupart des cafés fréquentés par les travailleurs immigrés diffusaient l’ancêtre des clips : « des scopitones ». Produits en France, ils étaient interprétés par des artistes, immigrés eux aussi. Les chansons évoquaient la vie des immigrés et les difficultés de l’exil. Dans Trésor de Scopitones arabes, on retrouve le barde en exil, Slimane Azem, le glam-rock berbère des Abranis, les chansons ciselées de Kamel Hamadi pour sa femme Noura et les tubes indémodables de Idir. Au folklore des bars de Barbès mené par l’éblouissant Salah Sadaoui, répond celui de Jerrari, son rival comique tunisien. Le chanteur de charme marocain Doukkali et l’audacieux Mazouni sont accompagnés de danseuses orientales vaporeuses ou de filles en mini-jupes. Vigon le Marocain et les Golden Hands algériens jouent la carte Rythm and Blues et pop électrique sur une chorégraphie à la Dick Sanders à faire pâlir James Brown. Mazouni, le Don Juan au sourire ravageur séduit les femmes en les poursuivant de ses assiduités jusque dans les allées des banlieues pavillonnaires. La star égyptienne Abdel Halim Hafez nous éblouit et la belle libanaise Sabbah entonne le célébrissime « Allo Allo Beyrouth » sur des images de la ville datant de 1967, avant les bombardements qui la défigurèrent. Il y a aussi Driassa, star algérienne incontestée...