Alors qu’il vit en quasi reclus, à l’abri du monde et de ses fureurs, Malek, un topographe d’une quarantaine d’années, accepte, sur l’insistance de son ami Lakhdar, une mission dans une région de l’Ouest algérien, une zone terrorisée il y a à peine une décennie par l’islamisme. Dans le camp de base, Malek trouve une jeune femme noire. Elle est épuisée
Alors qu’il vit en quasi reclus, à l’abri du monde et de ses fureurs, Malek, un topographe d’une quarantaine d’années, accepte, sur l’insistance de son ami Lakhdar, une mission dans une région de l’Ouest algérien. Le bureau d’études oranais, pour lequel il travaillait il y a encore peu, le charge des tracés d’une nouvelle ligne électrique devant alimenter des hameaux enclavés des monts de l’Ouarsenis, une zone terrorisée il y a à peine une décennie par l’islamisme. Arrivé sur le site après plusieurs heures de route, Malek commence par remettre en état le camp de base – une cabine saharienne délabrée ayant déjà abrité une précédente équipe, venue à la fin des années 90, mais décimée lors d’une attaque des intégristes. En fin de journée, Malek, de retour dans le camp de base, trouve une jeune femme dissimulée dans un recoin de la cabine saharienne. Elle est Noire, parle difficilement l’anglais et ne veut pas donner son nom. Malek décide de l’héberger. Elle ne veut plus fuir vers l’Europe, elle est épuisée, elle veut rentrer chez elle, elle accomplit le chemin retour. Elle dessine du doigt un itinéraire sur les cartes de Malek, vers le Sud Est, en une interminable diagonale vers la frontière algéro-malienne. La route vers le désert, soit un point de disparition mutuelle.