à Marseille (du 23 au 31 mai 2011)
Pour la 4è édition des « Ecrans des Nouveaux Cinémas Arabes », Aflam propose un choix de films, pour l’essentiel inédits en France, qui, de la Syrie au Maroc, couvre tout l’arc des pays arabes, avec la présence de pays dont on voit peu de films : la Libye, l’Irak.
Les cinéastes arabes sont à l’écoute : un court-métrage sur la « révolution tunisienne », Dégage deMohamed Zran, sera projeté et présenté par son auteur lors de la soirée d’ouverture.
Les cinéastes arabes ont toujours été combatifs : en point d’orgue de ce programme, nous rendons hommage au grand documentariste syrien Omar Amiralay, récemment disparu, qui eut bien des démêlées avec le régime. Preuve que le genre vit, deux documentaristes d’aujourd’hui, Mohamed Zran (Vivre ici) et Hakim Belabbès (Fragments), viendront présenter leurs films.
A l’heure où un vent de liberté souffle sur les pays arabes, cette sélection de films des années 2009 et 2010 témoigne de la force d’intervention du cinéma : nombre de ces films traitent directement des sujets politiques, et plusieurs mettent l’histoire en perspective. Le voyage à Alger, La longue nuit, Encore une fois en proposent, chacun à leur manière, une relecture qui, dans le climat de ces derniers mois, prend une dimension nouvelle.
Les courts-métrages aussi annoncent les événements de ces derniers mois. Avec des esthétiques riches et diverses : force de l’image dans des films sans paroles ou presque (Partage, El Shyater Amr), densité du récit et acuité du regard (On ne mourra pas), symbolisme du graphisme et des couleurs (Courte vie). Une soirée entière leur sera consacrée.
L’humour, corrosif, n’est pas non plus absent. Courte vie, Condamnations, La mosquée en utilisent la force de dénonciation. Le temps qu’il reste, dernière œuvre d’Elia Suleiman, nommé par certains critiques « le Buster Keaton de Nazareth », le distille savamment.
Les cinéastes arabes font preuve d’inventivité : Microphone d’Ahmad Abdalla(un des chefs de file du nouveau cinéma égyptien) est un reflet des aspirations de la très nombreuse jeunesse de l’Egypte, du bouillonnement de la vie artistique.
Aux thèmes de fond de ces cinémas, la condition de la femme (Tabou), l’émigration (Sin palabras), s’ajoutent des thèmes que les cinéastes arabes s’interdisaient d’aborder : Tabou et Pégase traitent de l’inceste, Le dernier passager du suicide.
Du 6 au 12 juillet, en partenariat avec la Régie Culturelle Régionale, ce cycle se poursuivra en caravane dans 7 villes de la Région. Des projections sous les étoiles. Un choix de films pour tous les publics et dans tous les genres.